Retour aux articles

Artificialisation des sols : le nouveau rapport d'analyse des données est disponible

Environnement & qualité - Environnement
24/06/2021
L’artificialisation des sols est l’une des causes premières du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Le gouvernement a instauré l’objectif de “zéro artificialisation nette”. Aujourd'hui, où en sommes-nous ?

 

Artificialisation : de quoi parle-t-on ?

Traduisant la perte de fonction naturelle d'un sol, l'artificialisation est liée à l'urbanisation, et aux différents usages des espaces agricoles et naturelles par les humains. Afin de limiter les effets négatifs de l'artificialisation, le gouvernement a fixé un objectif de "zéro artificialisation nette", une série de mesures et d'outils pour atteindre cet objectif sont actuellement débattues dans la cadre du projet de loi « Climat et résilience »
L'observatoire de l'artificialisation fournit les données annuelles de consommation d'espaces par commune, pour suivre la trajectoire de l'artificialisation. Il a été lancé en juillet 2019, un an après son annonce dans le cadre du plan biodiversité.

Parution des données d’artificialisation 2009-2019

L’observatoire national de l’artificialisation a mis à jour les données de l’artificialisation des sols. Elles confirment qu'après une augmentation observée entre 2015 et 2016, le rythme d'artificialisation connait une stagnation ces dernières années. L’analyse des données sur les périodes précédentes montraient une période de baisse, suivie d’une hausse en 2016. La question en suspens était ainsi celle de la trajectoire future : cette augmentation serait-elle pérenne ? Les données depuis 2017 montrent en fait une stagnation du rythme d'artificialisation sur les trois dernières années de mesure. L'année 2018 montre même une très légère diminution. Si cette diminution constitue un signal, il faut cependant rappeler qu'elle reste très faible (-0,6% du rythme habituel), et peut donc constituer une variation annuelle classique. Cela ne préjuge donc en rien de la trajectoire future. 
A ce stade, des analyses seront cependant nécessaires pour connaître :

  • les données de construction 2019, et la tendance prévisible de l’artificialisation ;

  • l’évolution de l’efficacité de l’artificialisation. En effet, l’augmentation de l’artificialisation semble être moindre que celle de la construction. En d’autres termes, on construit plus, mais mieux. Des prochaines analyses permettront de savoir si il y a réellement eu augmentation de l’efficacité, et à quel point. De même, il sera nécessaire de faire la part des choses, l’augmentation de l’efficacité pouvant être expliquée par plusieurs phénomènes (augmentation du recyclage urbain, augmentation de la densité).

A noter :

  • le 6 juillet : un webinaire sur les enjeux et les perspectives de l'observatoire national de l'artificialisation des sols ; le prototypage de production de données d'occupation du sol, par intelligence artificielle, sur le territoire d'Arcachon, y sera notamment présenté  (https://www.ecologie.gouv.fr/webinaire-du-6-juillet-lobservatoire-national-lartificialisation-des-sols-0)

  • le Supplément de la rentrée du BDEI, Bulletin du droit de l’environnement industriel, sera consacré à l’artificialisation des sols, notamment avec l’analyse des dispositifs mis en place par la nouvelle loi Climat et résilience

Source : Actualités du droit