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Valeurs nutritionnelles de référence (VNR) : la révision est terminée

Environnement & qualité - Qualité
20/09/2019
La révision des valeurs nutritionnelles de référence (VNR) entamée par les experts de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en 2009 vient de s’achever après 10 ans de travaux. Les VNR pour le sodium et le chlorure a notamment marqué la fin de ce travail de longue haleine. 
De nombreux scientifiques de l’EFSA ont contribué à ces travaux au fil des années. Les présidents et les coordinateurs de deux groupes de travail de l’EFSA : Monika Neuhäuser-Berthold et Céline Dumas (vitamines) ainsi que Agnès de Sesmaisons-Lecarré (minéraux) se sont exprimés sur le sujet (voir l’interview sur le site de l’EFSA).

Agnès de Sesmaisons-Lecarré explique notamment que « le sodium et le chlorure se trouvent principalement dans le sel, mais […] sont aussi naturellement présents dans la plupart des aliments. L’organisme en a besoin pour fonctionner mais, consommés en excès, ils peuvent être à l’origine d’une tension artérielle élevée, un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires. Les experts de l’EFSA ont conclu que 2 g de sodium par jour constituaient une valeur sans danger et adéquate pour la population adulte. Or, en Europe, l’apport des adultes est généralement plus élevé. Les décideurs de l’UE pourront donc se baser sur cette valeur pour fixer des objectifs nutritionnels au niveau de la population en vue de réduire l’apport en sodium, lorsque c’est nécessaire ».

Monika Neuhäuser-Berthold précise que les VNR « sont des valeurs de référence scientifiquement fondées en matière de nutriments, qui fixent les apports quotidiens pour une population en bonne santé ». Elle rappelle en outre que « les VNR ne constituent pas des objectifs ou des recommandations nutritionnelles directement destinées aux individus. Ces références varient selon le stade de la vie et le sexe. »

Agnès de Sesmaisons-Lecarré ajoute qu’« à l’origine, les VNR avaient été élaborées pour résoudre le problème de la dénutrition, c’est-à-dire un manque de calories et de micronutriments engendré par une quantité d'aliments insuffisante. Au cours de ces dernières décennies, nous avons observé en revanche une augmentation des maladies chroniques liées au régime alimentaire, telles que l’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires ou certains cancers ; la recherche en matière de nutrition a par conséquent changé d’orientation ». Désormais, sont pris en compte « les nouveaux types de données, tels que des études de population à grande échelle notamment, de façon à étudier le rapport qui peut exister entre les apports en nutriments et le risque de maladie ».

Utilisation des VNR

Les VNR, selon Céline Dumas, sont notamment utilisées par les décideurs politiques « pour formuler des recommandations nutritionnelles exprimées en termes d’aliments, qui aident les consommateurs à faire des choix alimentaires sains » et les gestionnaires du risque « pour définir les valeurs mentionnées sur les étiquettes » des denrées alimentaires (dans la déclaration nutritionnelle en application du règlement INCO). « Les professionnels de la nutrition et de la santé s’en servent également pour évaluer et planifier des régimes alimentaires. Les producteurs les utilisent pour la formulation des produits et enfin, les chercheurs les exploitent dans le domaine de la nutrition ».
Tous les avis scientifiques de l’EFSA sur les VNR sont consultables sur le site de l’EFSA et les VNR dans l’outil l’ « explorateur de VNR ».

Un article de La Revue Lamy Droit Alimentaire, n° 396, oct. 2019, bientôt en ligne sur Lamydroitalimentaire.fr
 
Source : Actualités du droit